Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cearriveenfrance
Cearriveenfrance
Menu
L'Allier a envie de sortir de son lit

L'Allier a envie de sortir de son lit

L'Allier a envie de sortir de son lit

Et me voilà encore en train de zieuter le ciel.

Depuis ce matin, il s'est remis à pleuvoir.

Ca fait plusieurs fois en 27 ans que nous avons frôlé la catastrophe, et, à chaque fois, je me dis "et si c'était cette fois-ci "la bonne" ?

J'ai vu hier mon voisin aller inspecter le puit qu'il a découvert dans son jardin, puit limitrophe de notre clôture, dont il voudrait se servir en prévision des sécheresses à venir. Sécheresse, un mot dont beaucoup auraient bien envie en ce moment, mot qui n'est plus d'actualité. Un coup, les prévisionnistes nous disent que nous sommes entrés dans de futures décennies de sécheresse. Et là, hier, un de ces météorologistes racontait que la France serait victime d'inondations à répétitions, que les nuages resteraient sur nos têtes. Ces gens-là tournent comme des girouettes et changent d'avis comme de slip. Il faut combien d'années d'étude pour nous sortir ça à chaque changement de temps ?

Cette nuit, ne pouvant dormir, après avoir vu l'Allier bien boueuse hier, commençant à charrier des bouts de bois, des troncs d'arbres, je me suis souvenue de ma dernière grosse frayeur, vous savez celle où notre fils Tanguy de fils était encore à la maison, quand nous avions entendu un haut parleur dans la nuit "attention, attention, alerte aux crues, veuillez enlever vos voitures et prendre vos précautions" - Nous avions eu l'eau autour de la maison, l'eau recouvrait notre rue sur plusieurs centimètres, et moi ! et moi ! je m'étais réfugiée chez ma fille, laissant mari et fils se débrouiller seuls. C'était l'époque où je pensais que j'avais été une bonne mère et que mes enfants le pensaient aussi.

J'étais sortie de mon lit, tout apeurée, en chemise de nuit et étais allée secouer mon mari, dormant comme un loir. Le maire avait ri, nous voir ainsi, mon mari en pyjama et moi en chemise de nuit, sur le pas de la porte. Voir Mr Juju, d'habitude en costume-cravate devait donner, malgré les circonstances, des envies de pouffer de rire.

Heureusement que le ridicule ne tue pas plus que la pluie, sinon, y'en a un qui ne serait plus là. Moi, je vous le dis, c'est encore la faute au président. Il a dû prier bien fort ses dieux, Chac, Cocijo, Hyenios, Tlalcoc, etc, et leur demander de déverser toute la pluie sur la tête des pauvres gens, pour rendre impopulaire la CGT - Mais, j'ai entendu ce midi, à la télé, un mec de la CGT dire qu'ils continueraient envers et contre tous leur grève. Je crois bien qu'un tremblement de terre puissance20 ne les arrêterait pas, sauf si le pays tout entier disparaissait.

Au fait, petite aparté ; hier soir, j'ai entendu sur RTL, le témoignage d'une des dernière rescapée d'Oradour sur Glane, une mamie qui a refusé la médaille de commandeur de l'ordre national du mérite, disant qu'elle était solidaire des cégétistes, ayant milité elle-même toute sa vie au sein de ce parti. C'est beau d'avoir des convictions ancrées jusqu'à la mort. Je ne peux pas en dire autant. Moi, c'est souvent le dernier qui parle qui a raison. Vous voyiez bien que je retombe toujours sur mes pattes quand je saute du coq à l'âne.

Cette nuit, donc, je récapitulais ce que j'essayerai de sauver une nouvelle fois en priorité : mon livret de famille, le plus important, mon sac à main, avec portables et chargeurs, mon ordinateur, ma tablette, mon appareil photo. Monter de l'eau à l'étage, avec lampe de poche, bougies, allumettes. Et, surtout le plus important, ma petite radio portable qui me suit partout depuis 10 ans.

Des vêtements ? Pfff, mis à part une petite culotte, une brosse à dent, un imperméable et des bottes, me ficherais bien du reste, je ne suis guère "matériel". Mon mari, emporter en priorité une veste et une cravate ne serait plus d'actualité. Que sauverait-il maintenant en priorité ? Je vais lui demander...."mon portefeuille et ma CB".

Finalement, ça ne fait pas grand-chose. Pourtant, à l'époque, notre pièce à l'étage était impraticable, impossible d'y bouger. Ah oui, ne pas oublier quelques gâteaux pour notre survie, un pot de confiture et une petite cuillère.

Je rigole, je rigole....mais, jaune...

 

L'Allier a envie de sortir de son lit