De l'or noir dans nos assiettes

15 Octobre 2022

Qui cherche l’or sème la mort.

Parmi arbres et fleuves morts
résonne, humiliée, la voix du paysan,
de l’homme qui a vécu
oublié parmi branches et fleuves.

Qui cherche l’or sème la mort.

La balle mortelle résonne
dans la poitrine de l’homme et sa misère.
La forêt est meurtrie
entourant de son souffle
le cadavre sur le chemin.

Qui cherche l’or sème la mort.

Le fleuve résonne, bruyant et dur :
c’est une plainte qui l’emporte vers la mer.
Les arbres résonnent, rongés d’amertume :
ce sont des oiseaux qui, terrifiés, cherchent une plume,
ou s’en arrachent quelques-unes
pour soigner la blessure d’un homme
qui est mort pour défendre leurs nids.

Qui cherche l’or sème la mort.

Les chemins résonnent
déjà couverts de flaques et de sang.
Et les entrailles de la terre
secouent les fleuves, les montagnes et les mers.
Les feuilles des arbres si vieux tombent :
ce sont de lourdes larmes
que la terre ne peut pas verser.

Qui cherche l’or sème la mort.

Les chemins sont anéantis
ceux que l’homme criblé de balles a construits.
Un cadavre engendre un arbre
et un arbre un homme
pour semer la paix sur le chemin
et protéger sous la malheureuse pluie
la vie des oiseaux sans nid.

Qui cherche la paix cherche la voie.

Traduit de l’espagnol (Pérou) par Max Alhau

Comme cet arbre, mort probablement à cause de la chaleur et de la sécheresse, rien n'est fait pour nous remonter le moral. Tout va à vau-l'eau, tout va de mal en pis - de vache bien sûr -

Bref, rien sur cette terre ne s'arrange. Après le Covid qui nous a bien "emmerdés" - continue encore d'ailleurs - après les restrictions de lumière, de chauffage, de consommer écolo, voilà qu'on veut nous empêcher de bouger de chez nous.

Vous l'aurez compris, je veux parler de la pénurie de l'essence, qui, on s'en rend compte, est indispensable à notre époque. Sans voiture, on est plus rien. Tout tourne autour de ce moyen de locomotion, de cet engin sur patte. Que ce soit à titre individuel ou collectif avec les transports routiers, médicaux, livreurs, rendez-vous..........

Pourtant, comme l'ont dit les grévistes des raffineries, nous avions envoyé des signaux d'alerte, comme l'Indien au sommet de la colline, avec 2 ou 3 jours de grève l'été dernier, qui n'avaient "emmerdé" personne, ni les grands patrons de Total, Esso, ni le gouvernement qui n'avait pas pris l'ampleur de ces alertes à répétions, ni au bout de la ligne les automobilistes, qui, du moment qu'eux ont eu de l'essence dans leur "pépette" pour partir en vacances, se contrefichaient des employés des raffineries, à part les envier de les voir gagner plus qu'eux. "comment, ils gagnent plus de 3000 euros par mois et ils se plaignent, salauds de nantis ! "..Et oui, en France, on est comme ça, on jalouse son voisin qui gagne plus que soi...

Bref, tout ça pour vous dire, que nous aussi les retraités avons besoin d'essence pour vivre, pour nous déplacer.

Bientôt ce sera la Toussaint et le rendez-vous annuel avec nos chers défunts. Pour la plupart, avec le mouvement des populations, nos chers défunts sont loin de nous.

"Devons-nous acheter des fleurs ou non ?". Je vois d'ici les horticulteurs, les pépiniéristes, les fleuristes, les supermarchés trembler dans leur caleçon. Nous voulions aller dans le Cher, la Drôme, la Nièvre...Au bas mot, une bonne dizaine de plantes..Si la semaine prochaine les grèves continuent, avec en plus les enfants en vacances, prions pour que les gilets jaunes ne se réveillent pas à leur tour..

Bref, nous aussi attendons de voir venir. Ca a intérêt à très vite se décanter si on ne veut pas voir les gens s'entre-tuer. Car, n'en déplaise aux écolos, ce n'est pas par plaisir que certains roulent dans de vieilles voitures pourries. Quand on habite dans un village ravitaillé par les corbeaux, sans voiture, comment tu vas faire ? Ca fait une belle jambe aux gens des campagnes d'avoir ce week-end des bus et des trains gratuits, vu qu'il n'y en a qu'un ou pas du tout par semaine..

Pour en revenir à nous, mon mari avait réussi à faire le plein de la voiture il y a 15 jours. D'ailleurs, il avait failli se faire déjà écharper par un con qui croyait qu'il voulait lui prendre sa place. Je n'ose imaginer ce qui se passe ces jours-ci. Nous étions allés nous promener au Puy de Dôme, comme vous avez pu le voir avec mes photos. Depuis, on évitait de prendre la voiture. Nous avions annulé notre balade dimanche dernier au PAL, où c'était la journée de la fondation pour la protection des espèces en voie de disparition. A mon avis, ils n'ont pas dû faire leur beurre. Nous voulions aussi aller voir le grand embouteillage de la N7 à Lapalisse. Annulé aussi. Nous nous étions donnés rendez-vous mardi avec la soeur de mon mari à Bourbon-Lancy et de son mari. Un an qu'on ne s'était pas vu..Alors, on voulait être sûr de pouvoir faire l'aller-retour sans encombre.

Le long de la route, mon mari avait veillé à économiser l'essence, a roulé à 80 km/ heure. Résultat, on a fait du 5 litres au cent. Nous ne sommes pas allés dans le centre de Bourbon, avons mangé dans un bon restaurant semi-gastronomique à côté de Dompierre, aux portes de la nouvelle autoroute (qui va enfin ouvrir bientôt. Vous savez celle qu'on appelait la route de la mort, la RCEA que je détestais).

Nous nous sommes promenés dans la campagne. Les vaches comme d'habitude nous ont regardés d'un air curieux. Bizarre d'ailleurs de voir des vaches étonnées de voir des êtres humains.

Le long de la route, nous avons compté les stations où nous pouvions trouver de l'essence, 2...Dans un petit garage à Jaligny, où 5-6 voitures attendaient calmement et une station à l'Intermarché de Lapalisse. D'ailleurs, cette semaine, on trouvait, avec beaucoup de patience, de l'essence dans les intermarchés - ma belle-soeur et son mari ont trouvé sans problème de l'essence à Bourbon-Lancy, la 1ere fois dans un petit garage indépendant et en repartant chez eux, à intermarché de Bourbon qui venait d'être approvisionné. Ils ont eu du bol, car ils faisaient beaucoup de route, plus de 1000 km dans la semaine - Hier soir, mon mari n'a pas eu la patience d'attendre à Le-clerc qui venait d'être approvisionné, 500 voitures faisaient la queue d'après les dires de mon mari. A mon avis, seulement une trentaine de voitures, une demi-heure d'attente peut-être...Les stations Total où mon mari est fidèle depuis la nuit des temps, y'a belle lurette qu'ils ne sont plus approvisionnés - mon mari ne jure que par Total et serait capable de tomber en panne sèche si je n'insistais pas pour aller dans les autres stations -

" ça va péter, ça va péter comme dirait feu mon beau-père dont c'était la phrase favorite à tout bout d'champ", qui votait communiste mais ne faisait jamais grève. Du moment qu'il avait à manger dans son assiette, il se contrefichait un peu des autres, tout en râlant sur tout. C'était un doux communiste, pas comme les grévistes de la CGT pour qui il faut foncer dans le tas pour réussir à obtenir quelque chose du patronat et du gouvernement. Je ne leur donne pas tout à fait tort, bien que je sois plutôt du côté de la CFDT, comme feu mon cher oncle, qui sont plutôt pour le dialogue. Mais, parfois, le dialogue ne suffit pas. Le gouvernement a attendu, attendu de voir de quel côté serait le peuple. Là, j'ai bien peur que d'autres branches s'y mettent aussi comme ils sont en train de l'envisager...

Au fait, vous en pensez quoi des lumières des villes éteintes la nuit ? Moi, je déteste..C'est anxiogène une ville éteinte la nuit..Si je suis venue habiter à Vichy, c'est aussi parce que j'aime ce qu'apporte la sécurité des lampadaires allumés, détestant le noir comple. Paraît qu'il n'y a pas plus de violence. Normal, les femmes n'osent plus mettre le nez dehors passé minuit, heure où toutes les rues secondaires s'éteignent à Vichy...Ne reste allumées que 4 ou 5 grandes rues. C'est normal dans les campagnes, mais pas dans une ville où vaquent à leurs occupations les travailleurs de la nuit - j'ai bien dit travailleurs et pas travailleuses du sexe, hein ! Il doit bien y en avoir aussi chez nous de ce genre de travailleuses. D'ailleurs, à une époque, elles ne passaient pas inaperçues le long des parcs, des "travailleuses" chinoises. Oui, messieus-dames, chez nous aussi, y'a aussi ce genre de boulot...L'embêtant dans une petite ville, c'est que les gens respectables (dit respectables, j'entends) portent vite plainte pour trouble de voisinage...Quels faux-culs ces bons bourgeois ! - Dans ma ville, les infirmières n'osent plus aller prendre leurs postes à l'hôpital à pied à 5h du matin et les livreurs de journaux qui commencent leurs tournées à 3heures du matin, n'aiment pas non plus.

On dit que les vaches sont aussi la cause du réchauffement climatique. Pauvres bêtes qu'on accuse de tous les maux. On a que se servir de leurs bouses pour nos voitures et notre chauffage. "Ah bon, ça existe déjà ?"

Allez, je vous laisse et m'en vais préparer ma pâte à madeleines et ma pâte à tarte, avant d'aller chez l'agrume (ha, ha, c'est qui l'agrume demanderont ceux qui ne sont pas dans le saint des saints). Y'a pas de mal à se faire du bien, même si paraît qu'il faut user avec parcimonie de son four électrique. Fumiers, comme dirait je ne sais plus qui !