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Cearriveenfrance
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Un anniversaire à ne pas oublier.

Un anniversaire à ne pas oublier.

Les volets sont clos, les géraniums ont disparu des escaliers. Interdiction d'entrer dans la maison sur le devant, tes fleurs, c'était sacré.

Tout est silence, figé. Même pas une vache dans les prés en face.

Le jardin est vide. Seuls quelques poireaux et choux font grise mine. Plus de poulets à tordre le cou. Plus âme qui vive.

Mais, sais-tu mère, qu'à 25km de là, un de tes héritiers, pour 1/10e de ta maison, fait sa tournée de campagne aux frais de la princesse ?  Si j'avais su qu'il venait à Etang-sur-Arroux, je lui aurais bien demandé de venir voir son héritage d'un peu plus près. Je lui aurais bien demandé en même temps de participer aux frais d'entretien de "sa maison"...Ce ne sont pas quelques euros qui feraient faute à l'Etat, quand on sait qu'un ancien grand patron de Renault a eu droit aux ors du château de Versailles pour se marier, tout cela avec la bénédiction de la République, et, probablement, sans débourser un centime. Son logis actuel doit bien le changer de Versailles cet homme. Cela étant dit sans méchanceté, car, je désapprouve la façon dont on le traite. Mais, bon, chaque pays traite ses prisonniers à sa façon. On est bien loin de la télé et du portable des prisonniers français.

Peut-être que ce 1/10e d'héritier, s'il voyait la maison, aurait envie de venir s'y ressourcer et se reposer. Faut dire qu'en ce moment, il ne chôme pas le petit. En principe, les journalistes seraient bien incapables de trouver le chemin de ce village "fantôme" et n'en auraient certainement aucune envie. Ptêtre même que le petit changerait les volets et y ferait construire une piscine.

J'aurais pu lui demander, tant qu'à faire, de rendre aussi une petite visite au maire pour lui tirer les oreilles pour m'avoir interdit de cimetière dans la commune pour l'éternité. Je pense que, mère, tu aurais été contente de savoir ça, toi, que ça avait contrarié. Ca t'aurais même fait rire. Toi et les présidents, ça te connait, après avoir reçu une bise de feu mimi le président de Château-Chinon. 

Dire que tu aurais presque pu avoir toute ta famille autour de toi,  mari, enfants, parents, grands-parents, frères, belles-soeurs, beau-frère, voisins, amis de belote ou non. Mais, à cause d'un âne bâté, où finirai-je pour l'éternité, moi ! où finirons-nous pour l'éternité, vu que mon mari avait fini, à force que je l'asticote, de m'accompagner dans la vie éternelle. Qu'as-tu bien pu lui faire, qu'avons-nous bien pu lui faire pour qu'il me refuse le gîte (sans le couvert) pour l'au-delà ? A moins qu'il ne soit tout bonnement jaloux, lui, étant originaire du village d'à côté. Trop de L, trop de B dans ce cimetière, peut-être que ça lui donne des boutons. Il pensait sûrement être enfin débarrassé de nous. Ha, ha, pas dit que ce soit le cas.

Allez, arrêtons là ce bavardage à sens unique. Comme tu aimes les fleurs, mère, en voici quelqu'unes de ton jardin pour ton anniversaire. Elles refleuriront au printemps. Les fleurs refleurissent toujours et la maison reviendra aussi à la vie. Je pense que tes autres enfants auront aussi une pensée pour toi aujourd'hui, surtout un de tes fils et une de tes belles-filles, vu qu'ils venaient tous les ans chez toi, apportant le repas complet. J'y étais aussi pour tes 90 ans.