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Cearriveenfrance
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Devoir du lundi : la rue St Vincent

Devoir du lundi : la rue St Vincent

Je suis sûr que vous connaissez tous cette rue.
Quand on est place Constantin Pecqueur – j’en garde le souvenir d’une veste monumentale… - et qu’on remonte un peu ce bord de la Butte, on arrive dans une rue célèbre dans le monde entier.
La photo est prise quand on arrive là où on voit la vigne qui donne la piquette, tout aussi célèbre, de la butte.
Sur la gauche, vous verriez au croisement le « Lapin agile » lui aussi célèbre.
Si vous me disiez ce que vous pensez de cette rue, d’abord quelle est-elle.
Si, dans vos pensées, vous y mettiez les mots :
- Fatidique
- Mère
- Planche.
- Noce.
- Aïeule
- Pantre
- Claquée.
Tous ces mots sont tirés d’une chanson immortalisée par nombre de chanteurs, ,pas tous français.
Vous avez évidemment le droit de la citer intégralement mais ce serait bien si vous en tiriez un récit autre.
J’espère qu’on se lira les uns les autres lundi…

Chic, chic que je me suis dit, je la connais cette rue de Montmartre, je m'y sentais presque en province et pas dépaysée du tout..Quelle belle surprise à Paris, même des vignes. A chaque fois, les souvenirs remontent à la surface quand je la vois...Dire qu'on voyait plus notre fils quand il habitait dans le coin, en face de la mairie du 18e, à moins que ce ne soit celle du 17e...Quelle belle balade nous avions fait lorsque nous étions allés le voir avec ma fille et ma petite fille ! Mais, que la montée de cette rue était duraille. Arrivée au sommet, j'étais claquée. Mais, la vue, mon dieu, à en tomber à la renverse à l'instant fatidique où le regard tombe sur Paris. Quelle belle photo de noce ça doit faire pour de jeunes mariés...si tant est que des jeunes se marient encore, une espèce en voie de disparition les couples mariés.

Pour en revenir à cette rue, quelle surprise ! Je me serais presque crue dans le petit village de mon enfance, quand nous montions le chemin pour aller "en ville" nous aussi, centre ville qui se réduisait à quelques boutiques. Quoique, je dis quelques commerces, non, y'avait bien 3 ou 4 cafés, une mercerie, 3 épiceries, un maréchal-ferrand, une boutique four-tout, un restaurant (toujours en activité), d'autres encore. 

Maintenant, que reste t-il de tout ça ? Plus rien, tout le monde ou presque est au cimetière que je trouve vivant, grâce à mes souvenirs et où nous allons tous régulièrement sur la tombe de ma mère et de ma chère aïeule, ma grand-mère, celle que je préférais. Maintenant, elles sont entre 4 planches, du bon bois certes, mais des planches quand même. Ce serait plus sympath de les monter les planches...Ah la langue française avec ses subtilités ! D'ailleurs, à quoi bon payer un cercueil les "yeux de la tête" pour finir dans un trou où on ne nous voit pas ?

Bon, va me falloir caser "pantre", ça va être duraille, quoique, là, à l'instant, je viens de la caser, laissons le donc là.. Quand je tape sur gogole, ça me met "peintre"...Il a fallu chercher les mots d'argot parisien. Et oui, les parisiens sont des paysans qui préfèrent l'ignorer. Mais, une fois à la retraite, après avoir bien parcouru les allées à l'odeur pestilentielle du métro, ils ne rêvent que d'une chose, retourner à la campagne respirer la bonne odeur du fumier et du crottin de cheval...Si, si, je vous assure, les odeurs de la campagne sont agréables, enfin, presque, l'odeur de l'écurie des cochons ne me plaisait pas trop, je lui préférais l'étable.

Que la chanson "la rue St Vincent" est tristournette ! Dans les cabarets, comme le lapin agile, beaucoup de célébrités sont passées, refaisaient le monde...Merci Aristide Bruant d'avoir sauvé un des derniers cabaret authentique...Ce que je retiens d'Aristide Bruant, c'est la belle cravate peinte que nous avons donnée à quelqu'un...à qui ? Ca, ma mémoire me fait défaut.

Merci Mr le Goût de nous permettre de remonter le temps...Comment, mon ménage ? Tant pis pour la poussière, elle attendra. Poussière, tu es, poussière, tu retomberas en poussière. Je divague, je divague....Mais, où qu'elle est donc la petite montée de mon enfance ? Ah, la voilà. Mon dieu, que le chemin était mal entretenu, chemin communal...Ma mère devait insister à chaque fois pour qu'on le défriche. Elle interdisait à mes frères de le faucher "si on commence, jamais plus, il ne sera entretenu par la commune qu'elle disait"...Nous avons remarqué que, maintenant que la maison a été rachetée, il était bien entretenu...Pourtant, ma mère avait de la "gueule" comme on dit...

*****

PÉPINIÈRE DE TALENTS

Aristide Bruant avait acheté en 1913 le Lapin Agile pour éviter qu’il ne périsse sous la pioche des démolisseurs. Il le revendit en 1922, dans des conditions les plus amicales au fils de Frédé, Paulo, son unique élève. Tout de suite, sous la direction de Paulo et plus tard avec sa femme la chanteuse Yvonne Darle, le Lapin Agile prend un essor important, le spectacle s’organise, des chanteurs, des poètes, des musiciens peuvent y faire leurs débuts. On y voit dans les années 30, s’y produire pour la première fois en public, Rina Ketty, Pierre Brasseur, André Pasdoc, Claude André Puget, Pierre Asso, Jacques Pills, Clément Duhour, et dans les années 40, Pierre Dudan, Jean-Roger Caussimon, puis dans les années 50/60, Alexandre Lagoya, Ida Presti, Georges Brassens, François Billetdoux, André Reybaz, Annie Girardot, Yves Mathieu, fils d’Yvonne Darle, Jacques Esterel, Claude Nougaro, alors tous inconnus. De même, plus près de nous, Jacques Debronckart, Georges Zamfir, Frédéric Lodéon, Pierre-Yves Artaud, Eric Robrecht etc…

« Aujourd’hui encore, on y boit les traditionnelles cerises à l’eau de vie et les gens qui se groupent sous la lampe voilée, autour de quoi les chansons s’enroulent ne sont pas d’une autre essence que ceux qui venaient méditer sur leur infortune, ou chanter devant l’âtre du Père Frédé ». (Mac Orlan)

Pantre

Pante, pantre

Rigaud, 1881 : Particulier à l’air bête. — Tout individu dont la figure, les manières ou les procédés déplaisent, est un pante pour le peuple. — Dans le jargon des cochers, un pante est un voyageur qui a donné un bon pourboire ; c’est celui qu’ils appellent tout haut « patron ou bourgeois ». — Autrefois « pante, pantre » — dans l’argot des voleurs et des camelots, signifiait dupe. Le pantre arnau, était un imbécile qui jetait les hauts cris dès qu’il s’apercevait qu’il était grugé ; le pantre argoté, une dupe de bonne composition et le pantre désargoté, un particulier difficile à duper. Aujourd’hui les voleurs et les camelots emploient très peu le mot « pante » qu’ils ont remplacé, les premiers, par client, les seconds, par girondin.

La Rue, 1894 : Homme, dupe. Pante argoté, niais. Pante désargoté, homme malin.

Hayard, 1907 : Victime, individu.

Hayard, 1907 : Bourgeois qui se laisse duper.

 

Pante, pantre, pantinois

Larchey, 1865 : Bourgeois bon à exploiter ou à voler. — Pante et Pantre sont des formes abrégées de Pantinois et Pantruchois, c’est-à-dire : bourgeois de Pantin ou Pantruche (Paris). On sait que la grande ville est pour les voleurs un séjour de prédilection. — V. Lever.

J’ai reniflé des pantes rupins.

Paillet.

 

Pantre

M.D., 1844 : Paysan.

un détenu, 1846 : Un bourgeois, un individu qui se laisse duper.

Halbert, 1849 : Bête, simple.

Rossignol, 1901 : Innocent, bête, honnête homme.

 

Pantre argoté

Halbert, 1849 : Type de la stupidité.

Virmaître, 1894 : Imbécile de la pire espèce, plus bête que ses pieds ; être facile à tromper (Argot des voleurs).

 

Pantre arnau

Halbert, 1849 : Qui s’aperçoit qu’il est volé.

Virmaître, 1894 : Mot à mot : individu qui renaude, qui marronne en s’apercevant qu’il vient d’être victime d’un vol (Argot des voleurs).

 

Pantre désargoté

Halbert, 1849 : Homme malin.