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Cearriveenfrance
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Même les maisons meurent un jour

Même les maisons meurent un jour

Je pense que les maisons ont une âme et gardent figées dans leurs pierres quelques traces de leur passé. N'avez-vous pas déjà ressenti ça en visitant des ruines, l'impression de sentir encore de la présence humaine ?

Va savoir si nos âmes disparues ne hantent pas les lieux où nous avons vécu suffisamment longtemps pour en imprégner les pierres.

Regardez cette maison qui a vu vivre des familles, qui a entendu des rires d'enfants. Elle parait très grande. Mais, ne vous fiez pas aux apparences.

Pour moi, une maison a une âme comme nous, tout aussi impalpable et invisible. Je ne sais pas si ça vient de moi (sûrement), mais la maison de ma mère, je la sens toute tristounette d'être abandonnée de tout occupant ; même pas un chien, ni une poule. Bon, sûrement que des rats y rodent la nuit (oh, à propos de rat, j'ai pris une photo qui devrait faire peur aux allergiques de ces bêtes...dont moi, la preuve, je n'ai pas encore eu le courage de la sortir de l'appareil photo).

A moins que ce ne soit nous qui voyons notre enfance disparaître à jamais avec la dernière occupante des lieux. On y sent encore la présence de ma mère, bien plus qu'au cimetière. D'ailleurs, aller sur la tombe de mère ne me fait ni chaud, ni froid. Par contre, dans la maison !!! Que deviendra cette maison ? Qui continuera à la faire vivre ? Qui va vouloir d'elle ? Aura t'elle seulement une autre vie ! A moins que, comme beaucoup de maisons abandonnées à la campagne, elle ne tombe en ruine, comme maintes maisons que je vois quand je passe de village en village. On ne se rend pas compte à quel point nos âmes d'enfants sont imprégnées de la pierre de notre enfance. Je n'ai guère eu de regret de quitter la maison que nous avons fait construire il y a 30 ans. Il faut des années, des siècles de présence pour en imprégner la pierre. A moins que les parpaings ne s'imprègnent pas de notre présence. Je n'ai pas vu mes enfants pleurer non plus, ni regretter la vente de la maison. Il faut peut-être de la bonne vieille pierre solide et indestructible. Un parpaing, ça n'a peut-être pas d'âme.

Bon, je divague, revenons à nos moutons. Pour l'instant, parlons un peu de la maison ci-dessus. Je pense que je reviendrai vous parler plus souvent qu'à mon tour de la maison de ma mère, qui, hélas, ne finira pas comme celle de Pagnol en une saga télévisuelle.

Regardez ce qu'est devenue la maison du tuilier, enfin ce qu'il en reste. Le bâtiment que vous voyez, c'est le four qui a été restauré, four qui jouxtait la maison.

Vue de l'autre côté. On a peine à imaginer qu'il s'agit de la maison à étage.

Quelques vestiges de dessins sur la murette autour de la maison. Dessinés par qui ? Ca !

Cette maison détruite appartenait au tuilier ; à ne pas confondre avec taulier.  

Imaginez le va et vient qu'il a pu y avoir sur cette petite route, les charrettes qui arrivaient, repartaient dans un grand bruit de roues mal graissées. Cette route ne devait pas être goudronnée et devait être un chemin de terre.

D'ailleurs, le tuilier promenait femme et enfants à dos de cheval

Pendant des années, ce coin a été en friche. On ne voyait même pas la tuilerie, cachée par la végétation. On peut dire merci à la municipalité d'essayer de rendre un peu de vie à ces bâtiments et de ne pas avoir tout rasé. D'ailleurs, le coin est joliment restauré. On peut même venir y pique-niquer, des tables et des bancs y étant installés.

Et, si vous avez une petite envie, rien de plus simple, des toilettes sèches (propres) sont à votre disposition. Il y avait même du papier toilette.

Voyez plutôt. Certains sans-abris aimeraient bien avoir un toit pareil pour y passer l'hiver.

Sont elles pas sympaths ces toilettes ! On vous donne le mode d'emploi.

Les touristes ont droit aussi à la traduction.

Je vous fais grâce de la photo du trou.

Vous avez vu, vous avez le choix entre trois matériaux écolos, paille, sciure et feuilles.

J'aurais bien aussi envie de vous parler d'une autre maison, celle de ma belle-mère et de ce qu'est en train de devenir cette maison. Ca nous a fait un choc quand nous l'avons vue la dernière fois où nous sommes allés dans la Drôme. On en a juste conclu qu'un locataire, ma foi, du moment qu'on lui loue le toit, et ben, le reste, il doit faire avec. De fil en aiguille, j'ai aussi une petite pensée pour ceux qui perdent la vie dans des taudis à cause de marchants de sommeil. Bon, heureusement, la maison de ma belle-mère était tout de même loin d'être une ruine. D'apparence même, elle était jolie, mais, c'était l'intérieur qui n'était guère aux normes du jour. Bref, j'y reviendrai peut-être.