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Cearriveenfrance
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Le devoir du lundi de Lakevio : on dirait le sud

Le devoir du lundi de Lakevio : on dirait le sud

Il est 6h du soir, l'été. Il est temps de rentrer le linge avant que l'orage n'arrive.

C'est ce que je me dis souvent en ce moment où le temps change aussi vite qu'une personne bipolaire.

J'aime voir le linge étendu aux fenêtres ou entre les maisons. Mais, chez les autres, pas chez moi - Chez moi, il faut que le linge qui sèche soit caché du regard des honnêtes passants.

Dis moi quelle culotte je vois et je te dirai qui tu es. 

Pour ça aussi que je ne veux pas qu'on voit mes petites culottes étendues. Je veux garder la part cachée de mon moi intime - c'est beau ce que je viens d'écrire, hein ! - Je ne vous montrerai donc pas le linge que mon mari vient d'étendre, mari qui n'aime pas ça. Je suppose qu'il pense que c'est un boulot de bonne femme ou que c'est un truc de pédé. Qui, parmi vous, a un mari qui étend le linge ? Je vous dirai quel mari vous avez.

Dans notre nouvelle maison, un fil à linge se trouve entre les 2 garages, mais juste pour les draps, les serviettes, les pantalons. Le reste, l'intime, je le mets sur l'étendoir sur pied, sur la terrasse, caché des regards, ainsi que les chaussettes de l'archiduchesse, pardon, du mari. 

Quand nous sommes allés, il y a quelques années, dans le Périgord, j'ai pris en photo ce linge aux Eysies, juste à côté du Musée de la Préhistoire, un endroit très fréquenté par les touristes.

Ca m'avait fait marrer, moi qui cache mes culottes du regard des quelques passants. Pas facile aux Eyzies de cacher ses vêtements, puisque la route menant au musée surplombe les jardins en contrebas. Et, comme dans la gêne, y'a pas de plaisir, ont bien raison ces personnes de faire comme si les touristes n'existaient pas. Vilains touristes pour qui toute photo est bonne à prendre pour illustrer ses articles et amuser ses quelques lecteurs, bien moins nombreux que les touristes visitant le Périgord.

Je m'étais dit "à voir les culottes, m'étonnerais que la personne qui habite là ait 20 ans". Le mari en avait convenu.

Bref, pas très romantique ce que m'inspire ce tableau. Il aurait dû m'inspirer plutôt les films gais italiens. Gay, gay...Tiens, ça me fait penser à l'admirable film italien "une journée particulière", l'amour bref et impossible entre une mère de famille dévouée, passant ses journées à laver, astiquer, cuisiner pour un mari macho autoritaire et un présentateur de la radio renvoyé parce que homosexuel, histoire d'amour impossible sur fond de musique nazie, les deux protagonistes ayant été écartés de la fête. Ce film est bouleversant.

*****À Rome, le , Hitler rencontre Mussolini. Tous les Romains ont déserté leurs habitations pour aller assister à la cérémonie. Dans un grand immeuble, Antonietta, en bonne mère de famille nombreuse (conformément à l’endoctrinement mussolinien : un mari tout ce qu’il y a de plus machiste et six enfants), est contrainte de rester à la maison pour s’occuper des tâches ménagères alors qu’elle serait bien allée voir le Duce comme tout le monde. Le hasard va la mettre en contact avec un homme esseulé qu'elle a aperçu dans un appartement de l’autre côté de la cour. Il s’agit de Gabriele, un intellectuel homosexuel qui, pour cette raison, a été exclu de la radio nationale où il était présentateur et est menacé de déportation.*******

Bizarre où chemine parfois mon cerveau devant certains tableaux ou peintures.