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Cearriveenfrance
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Urgences, 2 et 3

Urgences, 2 et 3

Je vais directement aller aux urgences 2 et 3, pour ne pas vous faire mijoter plus longtemps. J'espère juste que ce ne sera pas trop long à raconter.

Donc, après l'épisode un des urgences, on avait dit à mon mari que son hématome serait long à disparaître. Mais, au bout de 8 jours, au lieu de s'atténuer, ça a amplifié L'hématome est descendu dans son pied qui a gonflé et a pris une vilaine couleur. Inquiète, je l'ai ramené aux urgences. Comme c'est un toubib des urgences qui l'avait vu, je me suis dit qu'on nous accepterait sans rendez-vous. 

Nous nous sommes faits attraper par la dame de l'accueil :

 - on  ne vient pas aux urgences sans passer par un médecin

- mais, on en a plus, ils sont partis en retraite.

- les urgences sont assez encombrées sans qu'on prenne la bobologie. Bon, puisque vous êtes là, on va vous prendre. Mais, vous, madame, vous ne pouvez pas rester, revenez dans une heure et demi.

Une heure et demi à poireauter autour de l'hôpital, y'a mieux que je me suis dit. Je vais en profiter pour aller dire bonjour à notre fille, l'école vient de finir.

Ce que j'ai fait...Une heure et demi après, je monte dans la voiture et retourne à l'hôpital. Je reçois un coup de fil pendant que j'étais au volant...Warning, arrêt fissa sur le bas côté. Je pensais que c'était les urgences. Je regarde le numéro de téléphone.....qui venait de la maison, où il n'y avait personne, normalement.

- qu'est-ce que tu fous, pourquoi tu n'étais pas à l'hôpital à m'attendre a râlé le mari ?

- et toi, comment tu es rentré à la maison ?

- à pied....

C'est quand même fort de café qu'un mec emmené en urgence à l'hôpital, rentre chez lui à pied, quand même 4 km environ..

- qu'est-ce qu'on t'a fait et dit ?

 - rien, que c'est normal que ça descende dans les pieds. Il faut attendre.

3 jours après, nous partions chez notre fils pour garder Gaby et pour que le mari refasse sa chambre. Il avait un doute d'y arriver, car il ressentait toujours une douleur et l'hématome était encore là. La route l'a fatigué, mais il n'a pas voulu que je prenne le volant. Nous nous sommes arrêtés un bon moment au viaduc de Garabit, sans sortir de la voiture pour moi, il faisait un vent glacial. Le col de la Fageole était complètement dans les nuages...de 20°, la température était tombée à 5°..

Le mardi matin, le mari attaquait la chambre, avec raccord sauté de 50 cm (ouais, je sais ce qu'est un raccord sauté), un mur en papier graffitis, ça fait un joli effet.

Le mercredi, j'ai emmené Gaby à ses différents sports, natation et judo..Il est charmant cet enfant, facile à vivre, pas contrariant, écoutant bien :

 - mamie, je peux jouer à la console qu'il me demandait le soir, après ses quelques devoirs ?

- on te voit si peu que je ne vais pas t'en interdire, du moment que tu n'y passes pas des heures.

J'avais interdit au mari de monter sur l'escabeau quand je n'étais pas là....ce qu'il a bien fait.

En fin de matinée du mercredi, vaquant dans la cuisine, j'entends soudain un bruit terrible. J'ai cru un instant qu'un avion s'écrasait sur la maison. J'ai entendu le mari crier.

Vous savez ce qui vous passe dans la tête dans ces moments-là ? Tout y passe. Vous vous demandez ce que vous allez trouver. Je me suis hâtée de monter à l'étage, tremblante.

Arrivée dans la chambre, j'ai vu le mari brailler :

 - vite, vite, viens m'aider, j'ai le pied coincé sous le radiateur qui m'est tombé dessus. Mon dieu, un radiateur de plus de 250 kg, en fonte.

Je me suis précipitée...Il avait une partie du pied coincé. Péniblement, j'ai réussi à en soulever un peu, le temps que le mari dégage son pied. 

Je n'ai pas voulu regarder

- je vais appeler les pompiers que je lui ai dit

 - non, non, ça va aller, je n'ai pas mal. Je vais me soigner.

Ce qu'il a fait. Il a tant bien que mal soigné son pied et s'est remis au boulot, avec une pantoufle au pied. Je n'ose vous parler des détails glauques. 

Vers 21h, il a voulu à nouveau nettoyer la plaie. J'ai vu que ça n'allait pas, que ça pissait le sang. J'ai appelé son fils qui, après avoir vu le pied de son père, s'est affolé et lui a dit :

 - maintenant, tu vas venir, je t'emmène vite fait aux urgences et t'as pas intérêt à râler.

J'ai quand même appelé le 15, qui m'ont dit d'amener rapidement le mari, que les urgences seraient prévenues...

Le fils est parti sur les chapeaux de roue, même que le mari m'a dit que, tout le long de la route, il s'était fait incendier.

Durant 2 heures, j'ai tellement angoissé, voyant le mari amputer de son pied, que j'ai appelé ma fille pour lui faire partager mon angoisse. Résultat, on était 2 à s'inquiéter. Et la fille qui avait école le lendemain.

N'ayant pas de nouvelles du fils, je lui ai envoyé un SMS

- ça fait une heure que le père est avec les médecins, je n'en sais pas plus, j'attends, il n'y a pas grand monde.

J'ai attendu, attendu, dans la pénombre, regardant la magnifique lune surplombant la colline en face.

A minuit et demi, j'ai vu la voiture revenir, avec le mari à l'intérieur...Ouf.

Mari, bien remis, content du personnel soignant :

 - je n'ai jamais vu de personnel aussi sympath...J'ai bien discuté avec le médecin très charmant pendant qu'il me soignait. Nous avons parlé fringues. Tiens, j'ai déjà parlé un jour de la même chose. A croire que notre métier nous poursuit toute notre vie. Sont quand même malins les toubibs de détourner notre attention pour nous éviter de paniquer.

- qu'est-ce que tu as ?

 - triple fracture ouverte du gros orteil, je l'ai échappé belle. 

Je vous épargne les autres détails. C'est le mari qui fait lui-même ses pansements, je n'ai pas encore pu regarder son pied. Il est sous antibio et doit bien surveiller sa température. Il n'a souffert que la 1ere nuit et encore, après avoir pris un cachet, il a réussi à dormir un peu....et moi aussi, avec l'ami Lexo..

Pour en revenir à ce petit hôpital, qui, comme beaucoup d'autres, a peur de disparaître un jour, il faudrait bien que nos politiques comprennent que c'est la survie de nos territoires qui est en jeu. Imaginez qu'il n'y ait pas eu d'hôpital à V..de Rouergue, il aurait fallu appeler les pompiers qui aurait emmené le mari à l'hôpital de Rodez qui l'aurait sûrement gardé toute la nuit. L'hôpital de V....de Rouergue a une bonne côte. Mon mari lui a mis la note de 20/20...pour Vichy, 16/20...

Au fait, vous voulez voir le radiateur qui lui est tombé sur le pied, radiateur qui était debout au départ ? Imaginez que ce soit Gaby qui se soit trouvé à côté ? Le mari a voulu le déplacer un peu pour mettre le papier. Remarquez, si je l'avais aidé, va savoir ce qui serait arrivé. Maintenant, il est couché sur le sol. Le plombier qui l'avait décroché aurait dû le coucher directement....Mon fils se demande comment le sortir de la chambre voulant mettre du lino sur le parquet. Encore un sujet d'angoisse. Ce ne serait que de moi, je balancerais ce radiateur et le remplacerais par un plus léger.

Sur l'autoroute du retour, mon mari a accepté que je conduise une centaine de km.