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Cearriveenfrance
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Comment préparer une table de fête au temps du Coronavirus ?

Comment préparer une table de fête au temps du Coronavirus ?

Voilà, la fête de Noël, tant attendue par tous, fait déjà partie du passé. Le gouvernement nous l'avait promis. On peut donc le remercier d'avoir tenu sa promesse...D'accord, on risque de le payer cher en janvier. Mais, si tout le monde a bien fait comme il faut et a essayé de faire attention, va savoir si, finalement, les chiffres ne seront pas si apocalyptiques qu'ont bien voulu nous l'annoncer tous ces oiseaux de mauvais augure, à te donner envie de te jeter dans la flotte, les épidémiologiques, infectiologues, toubibs de tous poils sur BFM et consorts.

Je vais vous raconter notre 25 décembre, puisque le 24 au soir, nous sommes restés bien pépères à la maison mon mari et moi. Pourtant, j'avais envisagé un autre scénario pour fêter le lever du couvre-feu pour une nuit, une nuit seulement, comme un nonos balancé à son chien.

Je m'étais dit dans ma tête que j'allais jouer au Père Noël. Je voulais traverser VIchy, mettons vers 22h, pour aller déposer devant la porte de ma fille les cadeaux des enfants. Elle m'a coupé l'herbe sous le pied dans la soirée. Elle nous a dit qu'ils allaient passer à la maison dans la matinée du 25, vu que, l'après-midi, nous étions invités chez eux, parents, beaux-parents, belle-soeur, beau-frère, neveu...Oui, je sais, ça faisait plus de 10, 12 plus exactement. Ce passage vite fait à la maison, c'était pour éviter la circulation dans leur maison, à se croiser, se bousculer, s'embrasser peut-être.

Donc, j'ai laissé tomber mon petit projet, d'autant plus facilement que le temps était pourri, qu'il faisait froid, qu'il pleuvait et que mes petits enfants ne veulent ouvrir leurs cadeaux que le 25 décembre, jamais la veille au soir.

Nous sommes arrivés pour une fois les premiers chez ma fille, vers 14h30, la traversée de la ville s'étant fait très rapidement ; désertes les rues, totalement désertes - le soir, vers 17h30, par contre, beaucoup de voitures et beaucoup de familles se promenant, en attendant les illuminations de la ville. Déjà fini le mini couvre-feu dont peu auront profité.

Allez, les veaux, pensez bien à rentrer à l'écurie avant 20 heures !

Ils avaient prévu 4 tables, une par famille. Pour nous, les 2 couples, les Cro-Magnon, nous avons été gâtés, nous avons eu droit chacun à un canapé et à une petite table basse. Une autre table, plus grande, devant la baie vitrée, avec tout le nécessaire : chacun sa bouteille d'eau, mon mari sa bouteille de St Yorre, moi, ma cristal-ine. A chaque couple, ses papillotes, chocolats, gâteaux secs préparés par notre petite fille commune.

La 3e table, au milieu, pour frère, belle-soeur et neveu, avec les mêmes petites gâteries dans des coupelles.

La 4e table, à proximité de la cuisine, pour la famille "recevante".

Mes petites filles s'étaient mises sur leur 31 et faisaient le service avec leur père ; adorables, l'une perchée sur des hauts talons, ce qui lui faisait de biens jolies jambes, habillée d'une belle robe en tulle, l'autre avec un joli poncho du Père Noël.

Nous ne nous sommes pas du tout déplacés les invités. On nous a servis le champagne, les bûches à l'assiette.

Assis dans un canapé confortable, avec vue sur le paysage, tout en mangeant, y'a pire, croyez moi, comme confinement. Je remercie à nouveau le président de nous avoir permis de voir nos familles. Pour une fois que je trouve bien ce qu'il a fait, il faut savoir le dire.

Mes 2 fils, étaient eux, dans leur belle-famille. Dommage pour les pensionnaires des maisons de retraite. La soeur handicapée de la mère de notre gendre n'a pas quitté sa maison de retraite. Sa soeur lui avait dit "si tu viens chez nous, quand tu rentreras dans ton studio, tu devras rester enfermée dans ta chambre 7 jours". "ah non, je veux pas rester enfermée, dans ce cas, je préfère rester". Quelle misère pour ces pauvres gens !

Bon, revenons à notre dessert. Toutes les heures, fille ou petites filles sont sorties sur la terrasse pour aérer, au grand dam d'une des belles-mères (non, pas moi, l'autre). Ils ne se rendent pas compte au gouvernement, mais leurs mesures peuvent engendrer des frictions familiales.

Bien-sûr, nous avons tous gardé le masque, ne l'enlevant que pour avaler une bouchée ou boire une lampée de champagne...

Devinez qui ont été les plus mauvais élèves ? Non, pas les jeunes, les Cro-magnons qui, eux, n'ont pas l'habitude de porter un masque à l'intérieur des maisons. Nous avons été plusieurs fois montré du doigt par les plus jeunes...au grand dam d'une belle-mère - non, pas moi, l'autre - "c'est pas une vie, ça, combien de temps ça va durer ce cirque ?" qu'elle répétait quand on la rappelait à l'ordre, vivement que nous soyons tous vaccinés. Nous n'avons pas abordé le sujet elle et moi, vu que je ne suis pas tout à fait de son avis..

Nos jeunes et encore plus jeunes nous ont dit :

- et nous, vous croyez que ça nous amuse de porter ce truc pour vous protéger vous les Cro-Magnons ?

J'ai vu le moment où ça allait déraper, quand, moi-même, - pas l'autre - a rétorqué :

- oui, mais c'est nous qui trinquons grave

J'ai vite changé de conversation pour en aborder des moins intrusives dans nos vies familiales. Guère réjouissant les sujets, les gendarmes tués, l'affaire de la petite Fiona, la femme joggeuse disparue....tout cela à plus de 2m les uns des autres.

- vous n'avez pas de sujet plus gai à parler a dit un jeune ?

- c'était pour ne pas parler du Covid. Tiens, les jeunes, chantez nous donc quelque chose ? Et puis, non, je crois qu'il va être l'heure de partir...quand même 2h30 que nous sommes là", ne tentons pas le diable.

Nous avons repris le chemin de la maison, quand même contents de notre après-midi. J'adore traverser la ville, même si, en ce moment, voir toutes les terrasses fermées des 4 Chemins m'est un crève-coeur. Bon, le jour de Noël, elles étaient toujours fermées, mais, c'était juste ce jour-là et le jour de l'An. Le reste de l'année, même le 1er Mai, tous les cafés étalaient leurs tables à l'extérieur.

Mon dieu, quand pourront-ils rouvrir, quand est-ce que tout redeviendra comme avant !

 Par contre, hier, quand nous sommes allés apporter son cadeau, ouf, le dernier, vite fait, à notre petite fille aux longues jambes, il y avait foule dans la rue principale. Ca faisait plaisir de voir de la vie, comme si tout le monde voulait en profiter avant un 3e confinement, fort probable, imminent peut-être !

Bon, je crois que je vous en ai assez raconté. On verra à raconter une autre fois comment petit G n'a plus cru au Père Noël et en a voulu à son père de lui avoir volé son rêve.

Faites attention cet après-midi si vous traversez l'Auvergne, parait que Bella la tempétueuse, très remontée, va traverser notre région. La fille de notre voisine est vite repartie vers son sud. Parait que sur l'A75, la neige et le vent vont frapper fort, des congères vers le Col de la Fageole risquent de perturber fortement la circulation. Si tu te retrouves coincé en Lozère, tu pourrais bien y rester coincé 2 jours.