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Cearriveenfrance
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Le devoir du lundi de Lakevio, les mémoires d'un âne

Le devoir du lundi de Lakevio, les mémoires d'un âne

Depuis que j'étais en âge d'aller à l'école, ma petite maîtresse m'a toujours beaucoup aimé, tellement même, qu'avec elle, j'avais toujours de très bonnes notes, sans faire aucun effort. Pourquoi me direz-vous m'aimait-elle autant ? Parce qu'elle pensait que j'étais gentil, attentif, buvant ses paroles.

Hors, il en allait tout autrement. 

Voyant que je pouvais la berner rien qu'avec mon doux regard de merlan frit, j'ai profité d'elle pendant des années.

Quand il faisait mauvais et que nous ne pouvions pas sortir, elle venait me voir dans mon écurie, en l'occurrence ma chambre située au dessus de ladite écurie. Là, elle me soignait les bleus au genou, me caressait doucement avec tendresse, ce qui avait le don de me mettre dans tous mes états.

Comme j'étais végétarien, elle ne m'apportait que du pain, de l'herbe fraîche sous forme de feuilles de salades, des carottes. Moi, les salades, ça me connaissait, j'en profitais pour la faire tourner en bourrique. Elle restait avec moi, longtemps bien longtemps.. Elle me parlait de tout et de rien.

Je prêtais une vague attention à ses plaintes, jérémiades. Elle me parlait, croyant que je ne la comprenais pas. Elle avait bien raison de penser ça, car je ne l'écoutais que d'une oreille distraite. Elle me contait ses petits chagrins. Quelquefois elle pleurait à cause d'autres élèves bien moins intelligents et rusés que moi, ceux-ci beuglant comme des ânes pendant les cours. 

Ah, avec elle, j'en ai passé du bon temps durant toute ma scolarité !

Mais, où est donc Ornicar présentement, nous l'appellerons ainsi pour éviter toute velléité de soupçon, je vous le donne en mille comme en 100, il n'a eu qu'à traverser sa rue pour trouver un bon job, malgré le peu d'effort fourni durant sa scolarité. 

Pendant que petite maîtresse, devenue au cours des années petite femme, se morfond dans sa chambre, Ornicar continue à berner tous les animaux de la ferme, pour ne pas dire les moutons ou les ânes.

Mais, attention au retour de bâton..

Une selle dorée ne fait pas d'un âne un cheval.

Quand on fait monter l'âne sur le toit, il faut savoir l'en faire descendre.

 

*****Ce texte n'est que pure fiction. En conséquence, toute ressemblance, ou similitude avec des personnages et des faits existants ou ayant existé, ne saurait être que coïncidence fortuite****..